La pâle lueur du réverbère
Éclaire ton théâtre de misère,
Tous, en passant, détournent la tête,
Petite marchande d'allumettes...
Quinze ans à peine et plus rien d'une enfant...
N'attends ni l'amour d'un parent
Ni une main tendue, quelques pièces
Qu'ils te jettent pour cacher ta détresse.
Dans le froid de la nuit
Quand le sommeil la fuit
Elle s'accroche à ses rêves
Quand sa vie est en grève
Le jour décline, la ville est en deuil.
Saluant le soleil, toi tu accueilles
Calmement la nuit et son linceul
Avec elle tu ne seras pas seule,
Là, la lame, n'attendant que son heure...
Ta décision est prise, tu n'as pas peur.
Un adieu, la lame retombe au sol,
Dernier soupir, ton âme s'envole...
Dans le noir de la nuit
Finalement s'est enfuie
Émiettés sont ses rêves
Elle-même s'est mise en grève...
Envole-toi petite fleur...
Tout au bout de la nuit
Le jour s'épanouit
Effacés sont ses rêves
Personne ne fera grève...
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