Arkania's Library : Prose (Soirée d'été)

Soirée d'été
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    C'est une belle nuit d'été, avec la fraîcheur qui caractérise les veillées en montagne, et les étoiles, pareilles à une multitude de petits diamants sur la toile de velours du ciel, brillent de mille feux sans jamais se lasser. Ton pull, posé sur mes épaules nues et glacées, les réchauffe peu à peu, m'emplissant de douceur, tandis que nous sommes assis, toi et moi, près de ce feu crépitant avec un ami commun. Au son envoûtant de ta guitare, nous entonnons de vieux airs depuis le coucher du soleil, voilà quelques heures déjà...
    Ne te quittant pas des yeux, j'admire ces jeux de lumière que produisent les flammes. Tes yeux, aux pupilles vert-émeraude, semblent avoir volé quelques étoiles au ciel et s'illuminent de reflets de feu, pareils à des joyaux...
    Tes mains, fortes et expertes, caressent avec douceur les cordes de la guitare que tu tiens contre toi, pareille à une femme, avec tendresse et délicatesse... et amour...
    Cet âtre brûlant à mes pieds éclaire tout ton être d'une lumière si pure, te rendant plus merveilleux encore... Ou alors est-ce le brasier qui enflamme mon cœur qui t'illumine ainsi ?
    Bercée par le doux son de ta voix, je ferme les yeux et t'imagine... J'imagine tes mains sur ma taille, remontant lentement dans mon dos, se promenant dans mon cou, passant dans mes cheveux défaits, tandis que tes lèvres chaudes tendrement se posent sur les miennes, mais tout s'efface... ; ta musique s'est tue, ta voix ne me porte plus... ; j'ouvre les yeux.
    L'autre prend la relève. Mais sa musique n'égale pas la tienne... Alors, comme plus rien ne me porte vers le rêve, je te regarde...
    Tes yeux croisent les miens, surprise, je me détourne et me sens rougir, mais je reviens vers toi et nous échangeons un long regard, tu me souris...
    Il se fait tard et mes paupières sont lourdes... À contre cœur, je me résous à rentrer me coucher. Après vous avoir quittés, je m'éloigne du camp et me dirige d'un pas hésitant, à moitié endormie, vers la maison silencieuse.
    Tout à coup, je crois rêver lorsqu'une main me rattrape par le bras et me retourne... C'est Toi... Tu es là, face à moi dans l'obscurité. Lentement, les yeux mi-clos, tu t'approches de moi, une main me caressant la joue, l'autre, toujours posée sur mon bras, y glisse jusqu'à rencontrer la mienne. Le contact de tes doigts, s'enlaçant aux miens, fait naître un frisson qui me parcourt et atteint mon cœur...
    L'attente me semble éternelle... Nos lèvres se touchent enfin... Tu es si doux, si attentif. Je ne saurais dire ce que je ressens exactement ; un mélange de peur, de joie, d'angoisse et de bien-être, de gène et d'amour s'empare de moi, s'insinuant dans mes veines jusqu'au plus profond de mon être, mais tout est déjà fini... Je lève mes yeux à toi : tu parais si heureux, mais tu guettes ma réaction. Laissant parler mes sentiments, je sens un sourire se dessiner sur mes lèvres. Rassuré, tu me chuchote : "Bonne nuit..." Ces mots, entendus déjà des milliers de fois, me paraissent si doux, mais cruels à la fois... tu me renvoies... Mais tu as raison, je tiens à peine debout...
    Rapidement, mes lèvres effleurent les tiennes à nouveau et je me retourne, repartant vers la maison endormie, seul témoin de notre amour.
    Me glissant sous les draps, je me dis que j'aurais dû rentrer plus tôt au lieu d'épuiser mes dernières forces pour rester le plus longtemps possible avec toi auprès du feu, ainsi aurions nous pu prolonger un peu plus cet instant si magique... Comme il m'est coutumier de penser à ce que j'aurais dû faire, ou ne pas faire... me sermonnant, je repense à ce premier baiser que je viens d'échanger avec toi, après tant d'années d'attente...
    Mais déjà mes pensées se brouillent et, en fermant les yeux, je n'espère qu'une chose : que demain, au réveil, ce soit toujours aussi réel...


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